mardi 15 juillet 2008

II. "Gloire" et renoncement




La longue réserve précédente ayant été faite, je vais tout de même construire une fois de plus un récit de ma conversion puisque c'est cohérent avec mon projet initial de raconter dans ce blog comment un Orthodoxe ordinaire vit sa foi.
On peut dire que tout est parti d’un renoncement. C'est une version possible.
Je vivais alors une vie personnelle extérieure « épanouissante » - comme on la préconise de nos jours jusqu’à la propagande - bien remplie, créative, diversifiée, donc avec une certaine réussite non pas financière mais professionnelle, des relations agréables, dans différents milieux, prestigieuses pour certaines, avec des perspectives assez prometteuses etc.
A l’intérieur, cela allait beaucoup moins bien : les relations de couple étaient en crise et évidemment plus elles allaient mal et plus je m’investissais à l’extérieur. Quant aux enfants ils faisaient bien sûr souvent les frais de cette mésentente conjugale. Tout a néanmoins continué jusqu’au soir où, après une dispute de plus dans le couple, j’ai eu une sorte de prise de conscience que tout allait à vau l’eau dans notre famille et que je devais prendre une décision. Je l’ai prise : elle a été celle du renoncement. Cela a été un renoncement brutal et total. À tout ce qui faisait que cette vie était gratifiante pour mon égo, « épanouissante », à toutes mes activités, à toutes mes relations. Terminé.
Je n’avais aucune foi à l’époque, il y avait longtemps que j’étais devenu un véritable athée, c'est-à-dire un sans-Dieu à la lettre, puisqu’après une période de ma vie athéiste, rationaliste, matérialiste donc militante, j’avais enfin « compris » que Dieu n’était plus mon problème car qu’Il existât ou non, je ne m’en préoccupais plus, je vivais de la même façon. J’étais alors libre de la problématique Pile/Face qui finalement se mord la queue. J’étais « libéré » de l’existence de Dieu. Je ne fréquentais d'ailleurs plus ceux qui avaient fait de leur militance une pitoyable raison de vivre. Je n'avais plus de compte à régler de ce côté-là depuis un moment.
J’avais donc renoncé mais je n’avais plus aucune perspective. Si l’on avait pu mesurer alors les signaux électriques produits par mon âme on aurait obtenu un « électropsychogramme » sans haut ni bas, parfaitement plat. J’étais mort à tout désir...

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