lundi 14 juillet 2008

Pourquoi j'aime tant l'Orthodoxie


Il m'a semblé que je pouvais rajouter ce texte que j'ai écrit pour la semaine de l'unité des chrétiens (dans mon autre blog) pour expliquer, comme un orthodoxe ordinaire et non comme un savant théologien, comment je ressens les différences entre les confessions chrétiennes et pourquoi j'aime tant l'Orthodoxie.

Chers frères catholiques et protestants,

Vous vous plaignez quelquefois de notre peu d’entrain à vous suivre et sans doute nous trouvez-vous quelquefois bien en retard sur le chemin que vous avez tracé et sur lequel vous êtes convaincus qu’il faut aller de l’avant. Voilà pourquoi, fraternellement, je voudrais que vous preniez connaissance de quelques unes de nos raisons car il est bien possible que ce que vous cherchez vous le trouviez en nous prêtant attention, parce que nous l’avons déjà...

Vous désirez retrouver, peut-être pour redonner plus d’authenticité à votre foi (la vivez-vous donc comme inauthentique ?), les racines juives du Christianisme et vous retravaillez le texte hébreu de la Bible en même temps que vous fondez toutes sortes d’associations de recherche et de fraternités à la fois pour retrouver plus de vérité et pour supprimer toute inimitié entre les Chrétiens et la part du peuple juif qui n’a pas reconnu en Yeshoua-Jésus le Messie. Et sans doute tout cela est-il plein de bonnes intentions voire même louable. Sûrs de la justesse de votre démarche donc, vous voudriez que nous vous suivions sur ce chemin et vous trouvez que nous n’avançons pas avec assez motivation.
Mais nous ne ressentons pas le même besoin que vous car, fidèles à la version de notre Bible des Septante nous savons que bien qu’écrite en grec, elle est la traduction faite par des savants Juifs eux-mêmes, d’un texte hébreu bien antérieur à la version massorétique qui vous donne tant de peine. Nous ne ressentons pas le même besoin car nous savons et vivons dans tous nos offices - auxquels nous voulons avec tant de motivation rester fidèles malgré leur longueur et leur rituel perçus comme si étranges à notre époque - nous savons que nous vivons des offices issus, sans interruption, en droite ligne du Temple de Jérusalem que seule la foi en la Messianité de Notre Seigneur Jésus le Christ ont légitimement réformés. Et puis nous avons une telle foi en notre foi que nous n’éprouvons pas le besoin de remarquer et de compter le nombre de Juifs devenus Chrétiens, simples fidèles, officiants et hiérarques, tellement ils sont nombreux tout au long de l’histoire, et dans tous les pays orthodoxes, à avoir trouvé le bonheur de pouvoir tout naturellement reconnaître que Messiah et Christos sont une seule personne. Ils se sont retrouvés aisément chez eux avec toutes nos traditions auxquelles nous sommes si attachés et dont on voudrait tant que nous nous séparions pour être « de notre temps ».

Vous recherchez également à vous départir des arides réflexions intellectuelles quelque peu asséchantes et fastidieuses, qui aboutissent par leur souci de conceptualisation et de formalisation à vous faire vivre votre foi surtout dans la tête, loin de la vie du cœur et du corps. Aussi ressentez-vous la nécessité d’introduire dans vos offices et vos réunions de prière plus de chaleur, d’émotion, de nouveaux symboles et de nouveaux gestes, de nouveaux rituels et de nouvelles pratiques où votre être, incomplètement pris en compte et nourri puisse trouver satisfaction dans une plus grande unification de l’esprit et du corps.
Mais nous n’avons pas ce même besoin car nos temples comme nos textes de prières, comme nos objets liturgiques, comme nos rituels, comme nos pratiques traditionnelles, comme notre mode de présence à l’église, foisonnent de symboles profonds, enracinés depuis l’aube des temps dans l’humanité, et transfigurés par la foi chrétienne qui nourrissent tout notre être dans toutes ses composantes et le portent à la prière sans séparation du corps et de l’esprit, parlant à l’homme directement sans le détour de l’analyse et du volontarisme et ceci de manière naturelle parce qu’authentiquement et pleinement humaine depuis toujours.

Vous êtes quelquefois fascinés et admiratifs, en même temps que craintifs d’ailleurs ,devant la pratique musulmane, leur foi sûre d’elle-même, la régularité et la fidélité de leurs prières, la motivation et la rigueur de leurs jeûnes et l’importance qu’ils donnent à leur pèlerinage et aussi leurs traditions culinaires si attirantes.
Pourquoi n’avons-nous pas cette même attirance ? Sans doute parce d’abord les Orthodoxes connaissent davantage que d’autres, et depuis bien plus longtemps, pour avoir vécu ou vivre encore sous leur joug, le monde musulman. Les occasions de martyre n’ont d’ailleurs pas manqué tout au long de l’histoire et ne manquent toujours malheureusement pas dans cette « cohabitation » et ceci dans de nombreux pays. Ensuite parce qu’encore une fois ce qui pourrait manquer aux Chrétiens d’Occident – mis à part le martyr depuis quelques siècles – ne nous manque pas : nous n’avons en effet rien à envier à la fermeté de la foi, ni à l’importance des prières pieusement conservées dans leur intégralité, ni au respect des jeûnes nombreux et rigoureux, ni non plus par ailleurs à la multitude de plats agréables spécialement préparés pour toutes sortes de fêtes comme la commémoration des morts, les fêtes des saints et les Grandes Fêtes de Notre Dieu.

Par ailleurs certains ressentent la nécessité d’être modernes, de vivre avec leur temps et sans doute quoi de plus de raisonnable ? Les mœurs, les relations sociales, les coutumes changeant à chaque époque il semble donc nécessaire de suivre son époque.
Cependant d’une part nous ne pouvons qu’être circonspect avec les changements et les modes. Jean Cocteau ne disait-il pas en fin connaisseur : « La mode c’est ce qui se démode » ? Si n’importe quelle sagesse – sans qu’il soit nécessaire d’aller courir en Orient –ne préconise pas autre chose que de rechercher ce qui n’est pas constamment changeant mais plutôt demeure éternellement stable, combien plus notre foi nous incite-t-elle à le faire.
D’autre part il est quelquefois des demandes légitimes qui se revendiquent du progrès nécessaire et recommandable et qui pourraient être faites, tout simplement, au nom d’un retour aux sources. Après tout, c’est aussi le sens du mot révolution. Ainsi en est-il du célibat des prêtres et de sa remise en question. On peut légitimement en effet se demander s’il y a coïncidence obligatoire entre vocation sacerdotale et vocation monastique. Evidemment les Orthodoxes ne se posent pas cette question puisque fidèles à la tradition en ce domaine comme dans les autres ils préfèrent pour assurer le service de l’Eglise accorder leur confiance à des hommes qui connaissent intimement leur vie quotidienne sous tous ses aspects pour la vivre eux-mêmes. Là encore il ne nous paraît pas que la fidélité à une tradition soit si mauvaise ni si inadaptée à notre temps.

Les Chrétiens occidentaux ont également pris conscience depuis déjà un certain temps maintenant qu’il manquait à leur vie spirituelle une dimension méditative qu’ils se sont mis à rechercher dans les contrées spirituelles extrême-orientales et ont fini soit par quitter la foi de leurs pères pour en adopter une nouvelle soit ont essayé avec plus ou moins de difficultés de faire cohabiter divers types de méditation avec prières et offices de leur religion primitive. Cette quête spirituelle ne s’est pas faite sans raison et ne peut être qualifiée hâtivement de renégate. Le besoin d’unifier le corps et l’esprit dans la prière, la nécessité ressentie de mettre l’accent sur la réceptivité dans un monde abusivement activiste et agité, il n’était pas évident de les satisfaire si l’on n’était pas spécialiste et si l’on ne se séparait pas du monde.
Or l’Orthodoxie, encore une fois, alors qu’elle pourrait être vue comme inadaptée au monde contemporain offre non seulement une pratique spirituelle qui n’a rien à envier aux disciplines extrême-orientales par l’authenticité de sa tradition multiséculaire et la sainteté de ses maîtres, mais peut en outre être pratiquée constamment, comme son enseignement le plus traditionnel y invite, dans la vie quotidienne de tous les jours, la plus ordinaire de notre époque même, et par tous de surcroît. Pourquoi aller chercher ailleurs ce qu’offre traditionnellement notre Eglise de façon cohérente, sans distorsions, sans contradictions sans placage artificiel, sans recherche exotique, sans préoccupation de modernité ?

Chers frères, nous n’aborderons pas ici les divergences, les problèmes théologiques, les controverses et les polémiques historiques mais il faut savoir que cette même cohérence que nous venons d’exposer précédemment pour des points particuliers de notre pratique se retrouve nécessairement dans la formalisation de notre foi, sa théologie, son ecclésiologie et que le souci d’être fidèles aux sources mêmes de notre foi est ancré en nos vies de chrétiens.

Nous ne parlerons pas comme des Orthodoxes militants, d’ailleurs bien que l’Orthodoxie soit aussi missionnaire, elle n’est pas pour autant prosélyte dans le sens d’encourager à tout prix à y adhérer. En considérant cela nous espérons qu’une meilleure compréhension pétrie de l’acceptation et du respect de l’autre tel qu’il est, sans vouloir le changer en pensant que l’on a forcément raison, pourra se développer entre nous. Sans doute le temps des anathèmes est-il révolu, et peut-être faut-il aller jusqu’à suivre le conseil d’un hiérarque d’une foi qui n’est pas la nôtre, le Dalaï Lama qui dissuade de « greffer une tête de yak sur un corps de mouton », qui encourage chacun à approfondir sa propre tradition et dont personne ne songerait à vouloir changer ni le costume, ni les rituels, ni le calendrier. Peut-être est-il tout simplement nécessaire que chacun approfondisse sa pratique, sa foi, sa confession, en considérant l’autre avec respect, compassion, sans vouloir le convertir au moins à son style, mais avec le simple désir d’essayer de le connaître en sachant que « connaître » au sens biblique présuppose une intimité qui ne peut que se vivre en contact proche et non pas seulement se parler. Ne s’agit-il pas d’amour ?

Nous Orthodoxes – mais est-ce bien orthodoxe ce que je vais dire ? – nous aurions envie de vous inviter à assister à nos liturgies dans le plus grand esprit d’ouverture et la plus grande réceptivité possible plutôt que d’essayer laborieusement de fabriquer des offices de prière communs qui, pour être de la meilleure volonté, avec les motivations les plus respectables, nous semblent par trop volontaristes et quelque peu superficielles ou seulement extérieures et culturelles au lieu d’être spirituelles. Encore une fois ce que je vais suggérer n’est pas de la plus pure Orthodoxie mais peut-être l’unité entre Chrétiens, si elle se fait, se fera-t-elle plus sûrement dans le secret et l’invisibilité de la source de Lumière d’où naissent et où reviennent toutes les ombres passagères, quand chacun approfondira sa foi et sa pratique, dans la plus grande sincérité, dans l’exigence non seulement de la vérité mais de la charité.
Maxime, fidèle orthodoxe

20 commentaires:

Anonyme a dit…

Maxime,
Je voudrais avant tout te dire, permet-moi de tutoyer un frère en Christ, que j'ai lu entièrement le récit de ta conversion à l’Orthodoxie chrétienne, j’y ai pris beaucoup de plaisir d’autant que tu écris bien, tu es clair dans ton raisonnement, profond et vrai dans ta recherche. Je suis arrivé sur ton blog en cherchant des informations sur des sites de l’orthodoxie (en particulier sur Alexis II) et vois-tu, moi aussi, j’ai été élevé dans la culture catholique, j’ai cherché Dieu à travers des mystique, je me suis même engagé au séminaire pensant être appelé à cette vocation, je suis à présent marié et ai un petit bébé qui s’appelle…Maxime !!!
Sur toute ta recherche qui t’a amené à fréquenter tout ce que notre société propose en matière spirituelle, c’est le lot de beaucoup d’entre nous. Que tu sois ‘revenu naturellement’ vers tes racines chrétiennes, je pense que c’est sain et bon (l’enfant prodigue) ; que tu ais voulu rencontrer une communauté paroissiale catholique croyante qui soit aussi passionnée que toi par la foi, dommage que tu sois ‘tombés’ sur des chrétiens qui ne t’ont pas plu, on ne choisit pas ses frères c’est le Christ qui appelle ; que tu considères que le fait d’avoir appeler trois monastères et que, le dernier ayant répondu, ce fut le bon (dommage pour les autres qui devaient être occupés) : d’accord c’est un signe pour toi.
Cependant, je te dis que la lettre que tu as rajoutée m’a été insupportable.
Souviens-toi d’où tu viens, quel a été ton parcours, tes tâtonnements !!! Dois-t-on te juger parce que tu as été bouddhiste ? Vas-tu brûler en enfer parce que tu as été un aposta, puisque baptisé ?
Sais-tu que la Foi chrétienne est la foi en Jésus-Christ et que tous les chrétiens ont le même credo (sauf le filioque, bien sûr j’en conviens, et demande à un enseignant d’histoire pourquoi).
Ce qui ne me plait pas dans tes propos c’est le mépris que tu as pour les autres, et que tu n’avais pas avant ta conversion. On n’est pas parfait, je suis catholique : je prie le Christ, le Père, l’Esprit, la Vierge Marie, j’aime la liturgie (en particulier byzantine), je ne méprise aucune personne qui est en recherche et déteste ceux qui se croient arrivés.
Je te le répète, je trouve ton récit admirable et encouragent car nous voyons comment l’Esprit est à l’œuvre dans le monde et dans les âmes de chacun.
Alors, la prochaine fois, pour la semaine de l’unité des chrétiens, envoie une Vraie lettre à ton frère qui lui ne t’a jamais dit que tu étais dans l’ignorance, le mensonge, dans la fausse Eglise, dans la vraie Théologie, dans le mauvais ton dans le chant, etc.
Je te salue bien fraternellement, Maxime, et te promets ma prière et celle de ma communauté paroissiale pour la conversion et l’unité de tous les chrétiens à la Foi au Christ, mort et ressuscité !
Grégory

Maxime le minime a dit…

Cher Grégory,
J'avoue ne pas comprendre ce qui a pu vous blesser dans ce dernier message qui suit le récit de mon chemin spirituel et comme j'ai peur que vous ne m'ayez pas bien lu (le récit lui-même étant assez long à le lire d'un trait) je vous envoie ces trois extraits de mon texte écrit pour l'unité qui me semblent assez éloquents sur mon esprit fraternel.
Bien à vous en Christ
Maxime

[...] nous espérons qu'une meilleure compréhension pétrie de l'acceptation et du respect de l'autre tel qu'il est, sans vouloir le changer en pensant que l'on a forcément raison, pourra se développer entre nous. Sans doute le temps des anathèmes est-il révolu [...] Peut-être est-il tout simplement nécessaire que chacun approfondisse sa pratique, sa foi, sa confession, en considérant l'autre avec respect, compassion, sans vouloir le convertir au moins à son style, mais avec le simple désir d'essayer de le connaître en sachant que « connaître » au sens biblique présuppose une intimité qui ne peut que se vivre en contact proche et non pas seulement se parler. Ne s'agit-il pas d'amour ? [...] l'unité entre Chrétiens, si elle se fait, se fera-t-elle plus sûrement dans le secret et l'invisibilité de la source de Lumière d'où naissent et où reviennent toutes les ombres passagères, quand chacun approfondira sa foi et sa pratique, dans la plus grande sincérité, dans l'exigence non seulement de la vérité mais de la charité.

Anonyme a dit…

Cher Maxime,
en effet, la fin de ton texte est une espérance forte pour l'unité et non l'uniformité, la découverte de la tradition de l'autre, de la comprendre et de voir, tout compte fait, en quoi elle nous rejoint profondément dans nos racines communes: le Christ Jésus.
Je te redis l'admiration pour le récit de ta conversion que j'aimerais voir lire par le plus grand nombre.
Bien à toi, Grégory

Anonyme a dit…

Quel parcours... Quelle arrivée!!!
Merci infiniment pour cette ouverture de coeur, sincère et sans fard, droite et pure.
C'est une richesse de plus à ranger dans mon petit balluchon intérieur.
Demeure(z) dans la Paix du Christ, mon frère, que Dieu (vous) te bénisse et encore toute ma gratitude pour la belle communion que je viens de vivre.

Maxime le minime a dit…

Chère soeur, c'est bien volontiers que j'accepte ce titre de frère. Je vous remercie de tout coeur de m'avoir lu en entier et d'avoir exprimé ici votre sentiment. Les commentaires ne sont pas nombreux sur le texte lui-même mais leur qualité me touche et me comble. Puissiez-vous faire un beau voyage avec ce passeport sublime visé par Saint Jean à la bouche d'or lui-même et qui fait partie de notre office de prières avant la communion :
Première prière de saint Jean Chrysostome
"Seigneur, mon Dieu, je sais que je ne suis pas digne ni préparé pour que tu entres sous le toit de mon âme, car je suis entièrement vide et délabré et tu n'as pas en moi de place pour reposer ta tête.
Mais de même que tu es descendu pour nous des hau teurs du ciel et tu t'es abaissé, descends à présent jusqu'à ma bassesse. De même que tu as bien voulu entrer dans la maison de Simon le lépreux et y manger avec les pécheurs, daigne entrer dans la maison de mon âme pécheresse et lépreuse. De même que tu n'as pas rejeté celle qui était une prostituée et une pécheresse semblable à moi lorsqu'elle s'approcha de toi et te toucha, ainsi aie compassion de moi pécheur, qui m'approche et qui te touche.
Et, de même que tu n'as pas eu en abomination sa bouche souillée et profanée lorsqu'elle baisa tes pieds, n'aie pas non plus en abomination ma bouche, plus souillée et plus profanée que la sienne, ni mes lèvres impures et macu lées, ni ma langue plus impure encore. Mais que le charbon ardent de ton Corps très saint et de ton Sang très précieux soient pour moi la sanctification, l'illumination et la force de mon âme et de mon corps, l'allègement du fardeau de mes nombreux péchés, une protection contre toutes les machinations du démon, un obstacle et un frein pour mes mauvaises et néfastes habitudes, la mortification de mes passions, la garde de tes commandements, l'accroissement de ta divine grâce et l'entrée dans ton royaume.
Car ce n'est pas par présomption que je m'approche de toi, ô Christ, mon Dieu, mais c'est en me confiant dans ton immense bonté et pour qu'une trop longue abstention de ta communion ne fasse pas de moi une proie pour le loup spirituel.
Aussi je te prie, Seigneur, toi le seul Saint: sanctifie mon âme et mon corps, mon esprit et mon cœur, mes reins et mes entrailles et renouvelle-moi tout entier.
Enracine ta crainte dans mes membres et fais que ta sanctification demeure ineffaçablement en moi. Sois mon secours et mon protecteur, dirige ma vie dans la paix, et rends-moi digne d'être placé à ta droite avec tes saints, par l'intercession et les prières de ta Mère tout-immaculée, des Puissances incorporelles et toutes-pures qui te servent et de tous les saints qui t'ont plu depuis le commencement des siècles. Amen."

Anonyme a dit…

Cher frère,
nous avons lu avec beaucoup d'intérêt et d'émotion toute l'histoire de votre cheminement vers l'Orthodoxie, et nous avons été beaucoup touché. Ce récit nous aide à comprendre non seulement la Providence de Dieu, mais la façon dont l'homme répond à cet appel. La grâce divine est à la conjonction de ces deux volontés libres... Le Christ est la Vérité, et parfois quand l'homme cherche la vérité avec une pleine sincérité, sans savoir vraiment ce qu'il cherche ou plutôt Qui il cherche, il va trouver la Vérité.

Nous avons été frappés par le regard que vous portez sur votre cheminement, sans juger ou condamner ce que vous pourriez percevoir comme des errements, mais en comprenant que Dieu 'ne donne pas la même nourriture aux bien-portants et aux malades'... Nous avons aimé votre façon de voir des étincelles de vérité même là où semblent régner l'illusion et la confusion, et de reconnaître ce qui est beau et bon partout où vous êtes passé... Votre témoignage nous donne envie de raconter nos propres chemins de conversion, car le regard porté sur son propre passé peut nous aider à mieux comprendre notre chemin spirituel. Puisse votre récit nous aider à regarder d'un regard plus bienveillant ceux qui ne partagent pas (pour certains, pas encore?) notre foi, mais dont le désir de Dieu est sincère.

Que Dieu vous garde dans Sa paix et Sa joie.

diacre Nikolay et Laure

Maxime le minime a dit…

Cher Père Diacre Nicolay et chère Laure, votre message me touche beaucoup et m'assure une fois de plus que j'ai bien fait de faire ce récit. Que votre vie de prêtre à venir soit toute illuminée par l'Esprit Saint, que l'Amour de Notre Seigneur et la tendresse maternelle de Notre Toute Sainte Souveraine vous entourent, vous, votre couple et votre famille tous les jours de votre vie !

Eliane a dit…

Cher Maxime,

Pendant quelques jours j'était en train de lire votre récit. Ça m'a beaucoup touché et je l'ai traduit
( en portugais )pour ma fille. Je vous remercie enormement pour avoir publié vos inspirations, je crois qu'aprés cet éclaircissement le cours des choses vont pour le mieux.

On vien du Brésil, et peut-être on vas passer quelques jours à Paris. J'aimerais bien avoir votre indication pour connaître une église ortodoxe, et mêmme savoir s'il est possible de passer quelques jours dans un monastére.

Mes meilleurs voeux.

Maxime le minime a dit…

Chère Eliane, Je suis très touché également par votre message et je vous en remercie. Bienvenue en France. Je n'habite malheureusement plus Paris pour vous recevoir - ce que j'aurais fait avec plaisir. Je suis désormais en Provence.
Voici trouverez à cette adresse : http://maps.google.fr/maps/ms?ie=UTF8&hl=fr&om=1&msa=0&msid=114787174735055443962.0004398c01a2205d371e0&ll=47.901614,9.404297&spn=18.010993,42.539063&z=5
une carte de France des églises et monastères orthodoxes en France. La Providence vous guidera pour vous indiquer le lieu qui vous conviendra le mieux.
Si vous pouvez vous déplacer quand vous viendrez je connais deux monastères où se trouvent des sœurs brésiliennes : Le monastère de Solan (http://www.monasteredesolan.com/) demandez Sœur Josifia et le monastère de Godoncourt (http://monastere.godoncourt.chez-alice.fr/)
Que Notre Seigneur vous guide et vous garde !
Dans l’amour du Christ Maxime

eliane a dit…

Cher Maxime,

D’abord je vous demande pardon pour mon français, il me faut l’aide d'un traducteur on line pour écrire.

Je vous remercie pour m’avoir retourné si gentiment, et aussi pour toutes les indications. J’avais déjà visiter dans la web le Monastère de Solan, et voila cette bonne surprise de savoir qu’il y a de soeurs brésiliennes qui vivent la bas. J’aimerais bien y aller, seulement je ne suis pas encore sure de notre parcours. Si tout s’arrange pour le mieux, et si les soeurs veuillent bien accepter ma visite, ça serait le plus beau cadeau de Noël. Je leur écrirai cette semaine.
Venant d’une famille qui n’était pas du tout religieuse, j’ai commencé à avoir un sens du sacré avec le yoga, que j'ai suivie pendant dix ans. Je vous estime de tout mon cœur pour m’avoir fait compris la voie du Christ. Néanmoins, il faut dire que je n’ai jamais fréquenté une église, je suis très maladroit et je vous prie de m'en excuser.

Que les bénédictions vous accompagnent toujours.

PS. Si ça vous semble bien, je serais très contente de vous envoyer la traduction.

Maxime le minime a dit…

Gloire à Dieu pour toutes ces bonnes nouvelles ! Bon séjour en France et Joyeuses Fêtes de la Nativité et de la Théophanie ! Mille grâces pour vous et votre fille ! Soyez persévérante et en même temps patiente avec vous-même et suivez votre rythme dans votre cheminement. Tout le reste se fera avec ce que Dieu donnera à chaque moment, en chaque lieu - Oui je veux bien de votre traduction. Amicalement, en Christ.

Anonyme a dit…

Maxime,
J'ai lu votre parcours spirituel avec joie, en pensant au mien, qui apres bien des detours est arrive a l'orthodoxie. Je suis francaise, vivant aux Etats-Unis. Merci d'avoir partage votre experience.

Maxime le minime a dit…

Je suis très touché que vous me laissiez ce message en écho. Merci de votre témoignage.

Arnaud Prinstet a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Juliette a dit…

Cher Maxime,

Parce que je suis une jeune femme, je n'arrive pas à écouter ma foi. J'observe du mieux que je peux les différentes religions chrétiennes, car il y a en moi cette chose qui circule aussi puissante que le sang mais immatérielle. Je les observe sans vraiment les comprendre car je n'ai jamais ô grand jamais été éduquée à la religion. Je ne connais pas beaucoup la religion orthodoxe, mais après avoir vécu un an aux Etats-Unis, je sais que le culte protestant et catholique me semble souvent ... loin de ce que je recherche, car ils me laissent souvent le sentiment d'un sacré dénaturé. Mais de toute mon âme, de tout mon coeur, je la sens ma foi. Seulement je ne sais pas quoi en faire. Ce qui me bloque, c'est d'être une femme. Pas parce que je compte utiliser la religion pour obtenir un quelconque pouvoir, mais parce que j'ai toujours l'impression que les religieux ne me respecteront pas en tant que femme, et donc je ne vais pas vers eux car ce sentiment, dans une sphère qui touche au sacré, est trop douloureux. Je me laisse mourir de "soif". De plus, je n'évolue pas du tout dans un milieu où parler d'une quelconque foi ne te range pas tout de suite dans la catégorie "illuminés, cathos, illusionés".
Peux-tu me parler de la femme dans la religion orthodoxe ? J'essaye de partir en Erasmus en Grèce pour découvrir les orthodoxes et j'espère sincèrement pouvoir y vivre une expérience libératrice.

Merci infiniment pour ton témoignage.


Juliette

Maxime le minime a dit…

Chère Juliette, j'ai été très ému par l'ardeur et la sincérité de ta recherche. J'ai des rencontres féminines à te proposer qui à la fois te montreront combien et comment on peut se sentir harmonieusement femme dans l'Orthodoxie et qui seront des guides spirituelles sûres et expérimentées. Écris-moi directement à macsmart2[at]gmail.com. A toi en Christ. Maxime

jpagacz a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Sébastien Morgan a dit…

Mon frère,

Je te remercie pour ton texte, vibrant de sincérité et très bien écrit. Il m'a particulièrement touché et m'a fait prendre conscience de certaines choses très importantes concernant mon propre chemin. J'ai en effet, un chemin un peu comparable au tien et qui se termine (ou plutôt commence) au même endroit, dans l'orthodoxie... Le plus saisissant pour nous, c'est de voir comme l'Esprit utilise astucieusement et habilement chaque expérience comme un échelon menant à la lumière orthodoxe. Dans cet ordre d'idée chaque étape de ton parcours était un pas vers l'orthodoxie sans que tu en aies conscience... C'est fabuleux ! J'ai également apprécié ta lettre à la fin, ouverte mais sans concession diluante, enracinée mais les bras grand ouverts. Enfin, je partage également ta réflexion sur l'Islam, l'Orthodoxie fut toujours en première ligne et dû subir de plein fouet toute la haine dont cette religion est capable. Je me permets enfin de mettre ton site en lien sur mon blog www.relianceuniverselle.com.
Je te salue dans le Christ Ami des Hommes,
Bien fraternellement,
Sébastien Morgan.

Unknown a dit…

Bonjour Maxime,

Je n'ai jamais encore laissé de commentaire sur un quelconque site web. Mais ce que j'ai lu de votre conversion, évidemment ça me touche au plus profond, étant moi-même une convertie à l'orthodoxie. Mon parrain Maxime m'avait emmenée, il y a une vingtaine d'années, au monastère Saint Antoine, où le père placide m'a mis un komboskini dans les mains pour la prière du coeur, puis l'acathiste aux défunts (moi aussi j'aime les prières pour les défunts... et mes chats viennent ronronner, en bouddhas accomplis ;-), à côté des icônes quand je le psalmodie...!), l'acathiste à sainte Odile ma patronne alsacienne, puisque je suis originaire des Voscges.
Monastère où j'ai "rencontré" saint Silouane par son livre et sa relique, la toute première que, encore protestante à ce moment-là mais plus pour longtemps, j'ai vénérée. Monastère où j'ai rencontré comme la cerise sur la chantilly sur le gâteau le père de mes 3 garçons.

Tout votre témoignage je l'ai lu en riant et en pleurant en même temps, et votre lettre aux autres chrétiens, je vais l'envoyer à d'autres aussi !

Pour vous remercier dans la profondeur de mon cœur de votre amour de la vie et de le clamer par vos mots à vous, je ne trouve rien de mieux que de vous envoyer quelques liens qui vous feront entendre quelques extraits, enregistrés avec un petit micro, de mes premières compositions. Car elles sont des témoignages de tout l'amour que le Christ dépose dans mon cœur pour tous et pour tout, et je ne peux le réfréner, donc je le chante !

1) "Kinonia Agapis" (communion d'amour)sur 1 Jean 4, 7-8 puis Jean 15, 12-13, chanté en grec ancien: http://www.youtube.com/watch?v=0O74T__WljM : je chante en m’accompagnant de ma viole d’amour et une violoniste m’accompagne.

2) "kinonia Agapis" autre version: http://www.youtube.com/watch?v=ygHD4tIdTqk&feature=youtu.be : un joueur de daf m’accompagne ici.

3) "Silouanos", lamentation (vocalise) sur la nostalgie divine : http://youtu.be/JAXOCiYXNAc : je chante toute seule avec ma viole d’amour.

Ces démos sont en fait les débuts de ces pièces, des préludes donc. Chacune d’elle fait plus d’une demi-heure, et c’est orchestré pour gros effectif symphonique et chœurs... Un jour la Providence si Elle le juge opportun et utile mettra ces partitions entre de bonnes mains, quant à moi je m'occupe de mon travail qui consiste à composer ce que l'Esprit Saint me souffle dans le secret...

4) "Tou dipnou sou" ( "A ta cène mystique", l'hymne de la communion chez les Grecs), avec nos 3 petits brigands qui s’amusent un lendemain d’orage sur la place Saint-Marc à Venise : http://youtu.be/uQw4znOoD8w : (voix + viole d’amour) et une violoniste m’accompagne.

On m'exhorte souvent à écrire le récit de ma conversion. J'ai commencé il y a quelques semaines. Mais ça dois mûrir encore. Et ce sera sur papier. En attendant, je pétris l'amour de la vie et une vie d'amour, en musique, et grâce sur grâce, miette par miette !

Votre témoignage, il passe les frontières, toutes les frontières, dans le signe du mouvement de l'amour infini et sans limites. Merci infiniment !

Caroline Gerber

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je suis tombé par hasard sur votre blog (déjà ancien 2008-2010 ; j'écris ce commentaire en 2016), en recherchant des informations comparatives entre Catholicisme et Orthodoxie, suite à un séminaire l'été dernier avec Annick de Souzenelle au centre Ste Croix dans le sud-ouest de la France.

Je ne regrette pas d'avoir pris le temps de lire et relire votre témoignage qui m'a personnellement d'autant plus interpellé que j'ai eu un parcours religieux très diversifié avec une même soif de Vérité. Français de catéchisme catholique, mais doutant fortement de sa foi en Christ dès la 1ère communion (que je n'ai pas faite alors !), j'ai très vite orienté mes recherches vers les Sciences dures (étant de formation ingénieur), la Philosophie ou même l'Histoire pour me prouver l'existence de Dieu; j'ai senti assez vite que telle une anguille, le moindre début de preuves par ces voies s'échappait dès que l'on tentait de le retenir avec un peu trop de pression, générant une suite infinie de questions sans réponse définitive; je me suis donc tourné ensuite vers divers aspects de l'esotérisme, sans rentrer dans les détails ici, puisque ces Voies impliquent de la discrétion en public. Par la suite, mon travail (au sens professionnel du terme) m'a amené dans le monde chinois, où j'ai découvert le bouddhisme, avec la méditation faisant intervenir le corps, ses rites domestiques, puis le Taoisme et la pratique divinatoire dans les temples. Une perpétuelle quête qui me faisait balancer entre plusieurs obédiances, ce qui contribuait à une grande déstabilisation intérieure. Celle-ci fût en début de rétablissement au contact d'un Maître (Français !) de Qi-Gong avec qui j'ai pratiqué dix ans afin d'harmoniser les énergies intérieures avec le lâcher prise et les indications/invitations libres d'interprétation (quantique ?) du Lao Zi et du Yi-King. Je consultais en parrallèle en psychanalyse ou thérapeutes pour trouver une issue à mon mal-être, parfois à distance, car je résidais en Extrême-Orient. Depuis peu, et après un dernier détour par le Moyen-orient et l'Inde (toujours pour le travail, mais qui correspondent à nouveau à de l'immersion en religion différente - qui m'ont plutôt rebuté), j'essaye de me tourner vers la prière et cela m'amène immanquablement à me tourner vers l'Orthodoxie, que j'avais rencontrée "par hasard" lors d'un retour en France en m'initiant au chant byzantin, car je ne trouvais pas de chorale grégorienne à Paris...Pour couronner le tout, ma femme d'origine asiatique (mais protestante !) participe à des lectures de la Bible en petit groupe et sa ferveur récente au culte n'est peut-être pas étrangère à mon propre retour vers le Christ.

Il y a donc de nombreuses similitudes (peut-être de nombreuses personnes vivent un tel parcours dans notre monde mondialisé !?) avec votre chemin et je ne pouvais que réagir positivement à votre blog.

J'ai en outre pour ma part apprécié votre lettre "Pourquoi j'aime l'Orthodoxie", qui m'apporte des arguments pour éclairer ma très profonde déception vis à vis de la liturgie catholique moderne et ses tentatives possiblement vaines de raccrocher les "wagons" en cédant aux sirènes d'un modernisme qui prend le risque de frôler avec un humanisme moraliste infantilisant et stérilisant le sacré (puisque par exemple, Les restos du Cœur arrivent à fonctionner très bien tout seuls - selon les canons actuels d'efficacité matérialiste donc en apparence seulement, sans avoir de référence à Jésus...). Je n'ai pas passé le cap de me convertir à l'Orthodoxie, car comme aurait dit le Père François Brune(lu sur internet), "cela attise l'animosité entre les Eglises"; cependant, cela va devenir une question brûlante, si je ne trouve pas de paroisse latine où faire s'exprimer une liturgie plus proche de l'époque des Saints Pères de l'Eglise.